Bourse: Attendre un bottom CONFIRMÉ pour rentrer

Le 23 Octobre dernier, je me posais la question de savoir si c’était le bon moment pour de nouveau acheter des actions. Ma réponse était NON et cela reste valable aujourd’hui et ce malgré les quelques jours de rebond. Je vais tenter d’expliquer, de façon un peu plus technique les raisons qui me poussent à attendre.

Tout d’abord, je tiens à répéter que cette logique est valable uniquement dans une optique de placement à moyen et long terme. Ceux qui font du trading court terme ne sont pas concernés.

Le rebond observé ces derniers jours en a sans doute tenté plus d’uns. Une partie de spéculateurs à court terme qui ont le temps de suivre ça de près et sans doute une partie d’investisseurs (moyen et long terme) qui seront rentrés trop tôt et prennent le risque de se faire plumer une nouvelle fois.

Un rebond doit être impérativement confirmé. Techniquement c’est assez simple à suivre…

Comparaison (technique) 1929-2008

Comparaison purement technique, hors contexte (cliquez sur l’image pour la voir en plein écran)

Le Krach de 1929 est célèbre pour son fameux mois d’octobre. Mais la baisse s’est poursuivi jusqu’en 1933; l’indice Dow Jones passant de 250 à 50 en près de 4 ans! En 2008, nous venons semble-t-il de terminer un cycle de baisse avec un plus bas en clôture le 27 Octobre 2008. Depuis, un rebond semble prendre forme. Tout comme un rebond avait eu lieu après le plus bas du 29 Octobre 1929.

A ce stade, personne n’est en mesure de dire si c’est un vrai bottom ou un simple rebond technique. En conséquence, il ne me parait pas raisonnable de rentrer sur le marché.

Exemple du SP500

A l’aide de l’indice SP500, je vais détailler comment je détermine un point d’entrée (et de sortie). Je prends des graphs en unité de temps « monthly ». J’utilise – entre autres – la moyenne mobile 200 jours. Ci-dessous un graph long terme du SP500 entre 1990 et 2008

1ère condition nécessaire mais non suffisante: La moyenne mobile 200 jours (MM200)

C’est un très bon support dans une tendance haussière et une très bonne résistance dans une tendance baissière. Elle ne fonctionne pas avec tous les indices et toutes les valeurs. Le SP500 étant large et représentatif, il me parait toujours utile de le garder sous le coude. Acheter une valeur doit toujours se faire en regardant le contexte du secteur et plus globalement du marché.

A chaque fois que l’indice croise la MM200 à la hausse, cela constitue un signal d’achat. Inversement à chaque fois que l’indice croise la MM200 à la baisse, cela constitue un signal de vente.

A noter…

Sur le graph j’indique un support oblique long terme (en bleu). J’attache très peu d’importance aux supports obliques. Il se trouve juste que la clôture du mois d’Octobre se trouve sur ce support. Je n’en tire aucune conclusion particulière.

2ème condition nécessaire mais non suffisante: la confirmation du bottom

A l’aide du graph du SP500 en monthly, sur la période 2000-2003., nous verrons qu’un bottom est toujours confirmé (nouveau test de plus bas) et que le point d’entrée le moins risqué se situe après cette confirmation.

Un point de sortie clair était indiqué fin 2000. De fin 2000 à 2002, il y a eu 3 grandes vagues de baisses. Les plus bas de chaque baisse sont notés (1), (2) et (3). Après chaque vague baissière, un rebond. Dans les 2 premiers cas, après le rebond l’indice est reparti plus bas. En (1), certains voulaient sans doute y voir un bottom… Or nous étions loin du compte. Il fallait attendre, sagement que le rebond (3) soit confirmé par: un croisement à la hausse de la MM200 + un nouveau plus haut validé après le rebond.

Les Degrés de Risque

Sur ce graph, j’ai indiqué 3 couleurs qui correspondent au degré de risque.

En rouge, la zone de risque « très élevé ». Après le bottoms (1), (2) ou (3), les spéculateurs et ceux qui font des aller/retour à court terme sont à la fête; c’est un premier point d’entrée que je ne recommande pas dans l’optique d’un placement moyen/long terme. Cette zone à très fort risque nécessite un suivi de tous les instants et une bonne resistance au stress

En orange, la zone de risque « élevé ». Après le bottom et le rebond, le plus bas sont à nouveau testés. C’est à ce moment là qu’un nouveau point d’entrée peut être considéré. Situé en dessous de la MM200, il doit être suivi attentivement.

En vert, la zone de risque « faible ». Après le franchissement à la hausse de la MM200. C’est a mon avis le meilleur point d’entrée, qui optimise autant que le possible le risque.

En 2008, nous venons juste de former un bottom, mais nous sommes encore loin de savoir si le 24 Octobre était une simple pause ou une capitulation. Le contexte est par ailleurs beaucoup plus lourd avec une véritable faillite d’un système. Je rappelle que mes graphs sont en monthly; donc je ne suis pas à quelques jours ou semaines près et le rebond de ces quelques jours me laisse de marbre.

La Bourse ce n’est pas la casino et un minimum de discipline et de contrôle de soi s’imposent. La méthode décrite ci-dessus n’est en aucun la méthode qui vous fera gagner en Bourse. Ce n’est qu’un élément technique dans un ensemble de paramètres d’une chaine de décision complexe. Dans tous les cas, je n’achète pas dans les phases baissières; moyenner à la baisse est une grosse erreur.

Elle pourrait juste illustrer l’adage « Ne pas confondre vitesse et précipitation ». Ce sont juste des paramètres que j’utilise et que je partage avec vous. C’est en partie avec cette méthodologie que je suis passé baissier en Janvier 2008. J’avais posté une analyse avec cette éventualité en Novembre 2007.

Pour aller plus loin…

Un peu plus technique mais simple, les phases de Weinstein sont pleines de bon sens.

Hitler et la Crise Financière

Une scène détournée du film « Der Untergang« ; excellent!

Crise Financière: Est-ce le Moment d’Acheter?

crise financiereLa grande question du moment, pour ceux qui ne sont pas [encore] ruinés et qui ont du cash. Ma réponse est claire et sans appel: NON, ce n’est pas encore le moment d’acheter et de rentrer sur les marchés.

Pour quelles raisons?

En préambule, je rappelle que je ne me place pas dans une optique de trading en intraday ou à court terme. La très grande volatilité actuelle (voir indicateur VIX) offre de belles opportunités d’aller/retour pour les plus téméraires. Mais je ne m’intéresse pas à cette partie. Mon analyse porte sur un investissement à moyen/long terme.

La tentation de se « refaire »…

Je comprends que l’on puisse être « tenté ». « Ça a tellement baissé », « ça ne va pas aller plus bas » etc… Et pourtant, il faut lutter contre cette pulsion. On a déjà eu ce genre de phénomène. Entre 2000 et 2003 notamment. Pour exemple, Alcatel qui cotait EUR 95 au plus haut. Une fois la baisse enclenchée, il y a avait toujours des gros « malins » qui pensaient faire une bonne affaire en achetant à EUR 30 (« ça n’ira pas plus bas »). Puis à EUR 20, puis à EUR 10, EUR 5 etc… 

… Au détriment de toute logique

Je ne comprends pas la logique de ceux qui veulent à tout prix se replacer maintenant en essayant d’anticiper un bottom… Vouloir anticiper un bottom est une grosse erreur. Ce qui est dans un premier temps un coup de dé (« allez je rentre! ») se transforme à coup sûr en « bon, je vais moyenner à la baisse », voire « pas grave, c’est un placement à long terme »… lol.

Identifier un bottom se fait toujours à postériori; jamais avant. Un bottom est toujours re-testé et confirmé. Attendre la confirmation pour se positionner = ne pas confondre vitesse et précipitation. Ensuite, un bottom se fera avec des volumes. Or, pour le moment, les seuls volumes conséquents sont à la baisse.

Ma stratégie est simple… Attendre et accumuler du cash. Cette forte baisse des marchés offrira des opportunités au moins aussi fortes. Mais pour ça il faut savoir être patient, attendre et surtout ne pas utiliser et gaspiller son cash.

Quand? Je ne sais pas, je ne prédis pas l’avenir, je ne suis pas devin, je ne lis pas dans les cartes ni dans le marc de café. Je me contente de suivre la tendance. En cas de retournement, on aura largement le temps de rentrer.

Et seuls ceux qui auront encore du cash pourront bénéficier pleinement d’un retournement. Pas ceux qui auront asséché leur cash en moyennant à la baisse plusieurs mois auparavant et qui se retrouveront avec des prix de revient ridicules.

Il y aura des opportunités. Il faut juste savoir être patient. La pyschologie de l’investisseur est particulièrement importante, surtout en ces temps où les émotions sont exacerbées.

Portrait de Nikolai Dmitrijewitsch Kondratieff

Kondratieff

Nikolai Dmitrijewitsch Kondratieff (1892 – 1938) est un économiste soviétique célèbre pour sa théorie des cycles économiques. Il est mort fusillé au Goulag où il avait été déporté à la fin d’un procès initié par Staline.

Kondratiev fut membre du parti SR sous le tsarisme. Pendant la révolution russe de février 1917, il fut adjoint au ministre du Ravitaillement des gouvernements Lvov et Kerensky. Dans les années 1920, il est le brillant directeur de l’Institut des Conjonctures Economiques au Commissariat du Peuple aux Finances. Son passé, mais aussi ses théories gênantes démontrant que le capitalisme reprendrait son expansion après chaque crise, lui valut les foudres de Staline. En 1930, Kondratiev fut un accusé-vedette du procès truqué du « Parti Industriel », une conspiration imaginaire dont on l’accusa d’être un pivot. Condamné à la déportation au Goulag, il y mourut sept ans plus tard, fusillé pendant les Grandes Purges.

Au cours des années 1920, Nikolaï Kondratieff a émis l’hypothèse de l’existence de cycles longs à partir de séries chronologiques des prix de gros au Royaume-Uni et aux États-Unis de 1790 à 1920.

Bien que ses conclusions présentent certaines faiblesses (traitement statistique contestable de certaines données, non convergence des cycles dans tous les pays), Kondratieff est devenu célèbre pour sa thèse de cycles récurrents tous les 30 à 60 ans (1792-1850, 1850-1896, et 1896-1940) dont la phase ascendante est caractérisée par une forte croissante et une prise de risque élevée des entreprises, qui se multiplient (entreprises de type familial). La phase B ou descendante (appelée dépression) souvent accompagnée de phénomènes critiques ponctuels (ex: crise des années 20) est caractérisée par une hausse du chômage et une concentration des entreprises pour survivre face à la crise.

Source: wikipedia

Une autre présentation (en anglais) est disponible ici

Erreurs à ne pas faire en Bourse

Erreur n°1 : Ne pas se fixer d’objectifs de vente
Afin de diminuer l’impact psychologique de vos décisions lors de la revente de vos actions, il est nécessaire de vous fixer des objectifs de vente aussi bien en moins-values qu’en plus-values. Ces objectifs pourront être modifiés le cas échéant.

Erreur n°2 : Céder à l’euphorie ou à la panique
La bourse est affaire de sang froid. N’investissez pas dans un titre sous prétexte qu’il monte. L’été 1998 a été marqué par un afflux d’ordres sur le Nouveau Marché à cause des contrats DSK. Des valeurs oubliées grimpaient de plusieurs dizaines de % par jour. Une fois le soufflet retombé, le cours de ces valeurs s’est effondré. De la même façon, les valeurs de la Nouvelle Economie ont réussi un parcours boursier sans précédent dans les premiers mois de 2000. Mais les excès ont été corrigés par d’autres excès. Il ne faut pas oublier non plus que les professionnels auront plutôt tendance à revendre pendant les périodes de fortes hausses.

Erreur n°3 : Se croire doté d’un pouvoir surnaturel
Il vous arrivera à un moment ou un autre d’avoir une chance hors du commun. Vos dix – quinze ou même vingt dernières opérations ont été couronnées de succès dans un espace très court. Plus cet état de grâce arrivera vite, plus rapide sera la chute. A chaque nouveau coup gagnant, vous aurez tendance à augmenter le montant de vos positions et par là-même votre risque. Il faut savoir qu’un trader débutant ou confirmé ne peut avoir raison à 100 %. L’essentiel est de savoir déboucler sa position lorsque l’on a pris conscience d’avoir tort.

Erreur n°4 : Perdre la valeur de l’argent
Il peut arriver dans certains cas précis que vous perdiez momentanément la valeur de l’argent. Cette situation est dangereuse car elle vous conduit à prendre des risques de plus en plus grands avec généralement des rentabilités qui ne sont pas toujours au rendez-vous.

Erreur n°5 : Ne pas s’arrêter en cas de pertes récurrentes
Si pendant une période de temps plus ou moins longue, vous allez constamment à l’encontre du marché. Si quelle que soit la décision que vous prenez, elle est contraire au marché. Prenez du recul. Arrêtez pendant quelques temps, soit totalement soit en simulant des ordres de trading soit en diminuant considérablement vos positions.

Erreur n°6 : Suivre les conseils
C’est sûrement le point le plus dur à suivre. En tant qu’investisseur potentiel, vous recevrez des centaines de conseils de toute part (journaux financiers, sites Internet, conseillers financiers…). Vous aurez tendance à suivre celui qui provient de la source d’informations la plus sure. Un conseil (encore un) : ne suivez un conseil que s’il s’agit d’un conseil que vous approuvez totalement reposant sur des éléments factuels, et non pas seulement d’une simple impression. Combien de personnes ont perdu en suivant le célèbre : « Achète X, ca va monter ! ».

Erreur n°7 : Ne pas couper ses pertes
En cas de baisse d’une action, vous devrez vous poser à un moment la question qui est de savoir si vous devez vendre maintenant avec une perte ou bien attendre une remontée. C’est le moment où la différence entre les traders professionnels et les débutants se verra le plus.
Selon Thierry Béchu, il existe en Bourse quatre possibilités de gains ou pertes après l’achat d’un titre. Vous pouvez gagner beaucoup, gagner peu, perdre peu ou perdre beaucoup. Sur le long terme, les petits gains et les petites pertes se compenseront. Il vous suffira de couper vos grandes pertes (supprimer les fortes moins-values en vendant vos titres avant) pour avoir une rentabilité supérieure au marché.
Ce raisonnement a l’air simpliste mais terriblement exact. Il suffit pour le vérifier d’étudier un historique de mouvements d’un portefeuille, et d’y appliquer un prix de vente arbitraire. La rentabilité de votre portefeuille devrait en être fortement améliorée, et ce sans une trop grande dépense d’énergie.

Erreur n°8 : Moyenner à la baisse
Certains vous diront que moyenner à la baisse (acheter davantage d’actions d’un titre qui a beaucoup baissé pour faire baisser votre prix de revient) leur a permis de gagner beaucoup d’argent. C’est possible même probable. Mais en ce faisant vous augmentez considérablement votre exposition au risque sur un seul titre, qui de plus est vraisemblablement sur une tendance baissière. La moyenne à la hausse serait plus appropriée. Il suffit soit de prendre vos pertes soit de diminuer votre position en prenant partiellement vos plus-values. Par-là même, vous augmentez votre prix de revient, d’où cette moyenne à la hausse.

Erreur n°9 : Investir en bourse sur deux mois avec de l’argent destiné à l’achat d’un appartement
Vous ne vous appelez pas Vincent Bolloré. Seul Vincent Bolloré est capable d’investir [avec succès] en bourse pour éviter de placer sur des SICAV de trésorerie. Vous ne pouvez risquer l’argent de toute une vie sur la volonté de gagner un peu plus. Il faut savoir rester humble. La bourse pour le court terme n’est pas fait pour de l’argent dont on a besoin, mais pour de l’argent que l’on est prêt à perdre. N’investissez que ce que vous pouvez perdre !

Erreur n°10 : Partir en vacances en Août
Combien d’investisseurs sont rentrés de leurs vacances en constatant une chute conséquente de leurs portefeuilles ? Certains, qui étaient vendeurs de puts sur CAC, ont même vu leurs positions débouclées. Si vous partez en vacances, assurez-vous que toutes vos positions à risque sont couvertes.

Erreur n°11 : Prendre des positions surdimensionnées par rapport au marché
Cela peut vous paraître illusoire. Mais c’est assez rapide. Il est possible sur certains titres d’avoir une position telle qu’il vous faudra plusieurs jours pour liquider votre position, sortir du marché. C’était le cas du marché Hors Côte, mais aussi du marché à Règlement Mensuel Etranger où il n’est pas rare d’absorber toute la demande sur un seul titre, avec moins de 10.000 Euros.

Erreur n°12 : Utiliser le levier 5 sur le SRD
Il est effectivement très tentant d’utiliser le levier 5 avec le SRD et ainsi de multiplier ses gains par 5… ses gains mais aussi ses pertes. Un débutant aura vraisemblablement rarement la présence d’esprit de couper ses pertes, et cette situation est dramatique en levier 5. Le levier 5 ne doit être utilisé que de façon très ponctuelle et si vous avez la possibilité de couvrir vos positions.

Erreur n°13 : Revendre rapidement après une introduction
Cette période est malheureusement révolue. Celle où il était possible de souscrire une forte quantité de titres lors d’une introduction en espérant n’en avoir qu’une faible part, et en les revendant aussitôt. 2/3 des introductions en 1998 ont un cours inférieur à leur prix d’offre. Beaucoup de souscripteurs se sont ainsi retrouvés collés avec du papier de mauvaise qualité sans le savoir. Ne participer qu’aux introductions de sociétés qui vous paraissent profitables.

Erreur n°14 : Penser que le marché a tort
L’important n’est pas de savoir si vous avez raison ou tort, l’important est d’être dans le même sens que le marché. Si vous avez raison mais que le marché ne le découvre que 6 mois plus tard, quel était l’intérêt d’avoir raison ? Autant avoir tort, vous auriez pu placer votre argent pendant 6 mois.

Erreur n°15 : Annoncer ses plus-values à qui veut l’entendre
Il est toujours plaisant d’annoncer à quelqu’un que vous avez gagné en une journée boursière autant qu’un salarié sur tout un mois. Ce n’est pas la question sociologique ou humaniste qui pose problème ici. Mais serez-vous aussi expressif sur vos pertes ? Si vous ne supportez pas de réaliser des moins-values, n’annoncez pas vos plus-values.

Erreur n°16 : Suivre la bourse en temps réel alors que votre investissement est à long terme
Sur court terme, la bourse fluctue de déclarations en rumeurs. Il est inutile de suivre votre portefeuille quotidiennement si vous avez décidé d’investir sur le long terme. La consultation hebdomadaire est bien suffisante, et peut même sembler superflue pour bien des investisseurs confirmés tels Warren Buffet.

Erreur n°17 : Se prendre au jeu
La bourse n’est qu’un moyen de placements comme les autres. Ne laissez pas la bourse prendre le pas sur votre vie privée ou sur votre travail. Des positions mal assumées pourraient avoir une mauvaise influence sur votre comportement, et votre capacité à réagir aux fluctuations de marché en serait grandement affaiblie. Il est essentiel de garder son sang froid et de dissocier la bourse de tout le reste.

Erreur n°18 : Acheter des actions en ne connaissant rien à la bourse
Le meilleur moyen d’apprendre est bien sûr la pratique. Mais si vous êtes sur ce site, c’est que vous voulez en savoir un peu plus avant d’agir sur les marchés. C’est la meilleure des choses à faire. Combien d’investisseurs ont décidé de placer leur épargne en bourse sans connaître le moindre mécanisme boursier en se fiant à de simples publicités tapageuses ?

Erreur n°19 : Acheter un titre parce qu’il a beaucoup baissé
Pourquoi pas ? Vous devrez vous poser une seule question : pourquoi a t-il autant baissé ? Les marchés peuvent être inefficients sur courte période mais sur longue période, le marché a souvent raison. C’est ici que l’on apprend que la somme des individualités peut aller en sens contraire du marché.
En début d’année 2000, l’introduction d’une valeur de la Nouvelle Economie a été un véritable échec avec une baisse de plus de 20% pour le 1er jour de cotation. Pourtant la demande avait été sursouscrite plus de 10 fois. Quelques jours plus tard, des recommandations négatives sur la valeur faisaient leur apparition. Le marché avait prévu ces changements de recommandations, pas la plupart des opérateurs.

Erreur n°20 : Oublier ces règles !
Tout au long de votre expérience boursière, vous vous forgerez de nouvelles règles. Il ne suffit pas d’appliquer les règles ci dessous, mais de les appliquer en fonction de votre comportement d’investisseur. Mais une chose est sure, une fois que vous vous êtes fixé une règle, ne la transgressez pas au risque de voir un jour toutes les autres règles transgressées.

La Finance Comportementale ou la Psychologie de l’Investisseur

Investir ne relève pas d’une décision purement rationnelle, basée sur la seule analyse des fondamentaux que sont les taux, les bénéfices ou l’évolution du marché. Les analystes sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à admettre l’influence de facteurs irrationnels, comme l’excès de confiance, le mimétisme, les erreurs de perception,  sur la formation des cours de bourse. Autant d’irrationalités qu’étudie la Finance comportementale.

En avril 1997, le Financial Times organisait un concours. Il s’agissait d’un simple jeu de chiffres. Les lecteurs devaient choisir un chiffre compris entre 0 et 100. Le gagnant était celui dont le chiffre se rapprochait le plus d’un chiffre égal à deux tiers de la moyenne des chiffres choisis. Un exemple: supposons que cinq participants choisissent respectivement les chiffres 10, 20, 30, 40 et 50. La moyenne est 30. Deux tiers de 30 égale 20. Le participant qui a choisi le chiffre 20 a donc gagné. Si vous raisonez logiquement, vous partirez du principe que la moyenne de cent chiffres choisis au hasard entre 0 et 100, est 50. Et que deux tiers de 50, c’est 33. Mais est-ce cela que vous allez répondre? Non, parce que vous vous direz que les autres participants auront fait le même calcul, avec le même résultat.

Donc, vous choisirez 22, c.-à-d. deux tiers de 33. Mais les autres feront la même déduction… ce qui nous amène à 15. Et ainsi de suite, jusqu’à ce que vous arriviez à 1 comme meilleur choix. Du moins dans l’hypothèse où tout le monde raisonne de la même manière. Ce qui ne semble pas être le cas dans un groupe moyen (même s’il s’agit de lecteurs du Financial Times): le chiffre gagnant s’avéra en effet être le 13!

ERREUR RATIONNELLE. Ce petit jeu illustre assez bien la réalité du marché,estiment les défenseurs de la théorie comportementale. Comme tous les investisseurs n’ont pas la même logique, les cours de bourse sont, en pratique, différents de ceux que produirait, en théorie, un processus décisionnel exact. Que vous soyez investisseur ou analyste, voilà une réalité dont il vaut mieux tenir compte.

Pour lire la suite, télecharger ce document (pdf): La Finance Comportementale

L’Analyse Contrarienne

On entend de plus en plus parler d’Analyse Contrarienne… Mais pas vraiment de définition disponible sur le sujet. Est-ce encore une autre méthode, stratégie pour se placer en Bourse?

L’Analyse Contrarienne pourrait se définir comme allant à l’encontre de la tendance, de la foule. Ainsi lorsque la grande majorité est haussière, il conviendrait de ne pas suivre le troupeau et de passer baissier… De même il conviendrait d’acheter alors que la foule hurle à la baisse. Cette méthode s’appliquerait sur une tendance générale, un secteur ou une valeur en particulier.

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Dans ma présentation, je fais notamment allusion aux journaux financiers et analystes que je considèrent comme de bons indicateurs contrariens. En effet, quand la Presse s’empare d’un phénomène Boursier, il est déjà trop tard et il est fort à parier que le mouvement est sur sa fin. Ainsi je me rappelle du titre France Telecom qui, il y a quelques années, faisait la Une d’un journal financier français car très performant. Cela n’a pas manqué, cet article sonnait la fin de la hausse. Le grand public qui ne suit pas forcément le titre est pris à contre-pied. A l’inverse, quand toute la Presse s’empare de la baisse et titre sur un krach, les contrariens pensent que c’est le bon moment de rentrer et de passer à l’achat.

De façon plus poussée, un courant contraien s’est constitué, principalement aux Etats Unis. Ces traders à contre-courant utilisent des outils comme le VIX [Indicateur de Volatilité ou de Peur des Marchés], les ratios PUT/CALL, des indices Bullish/Bearish.

Là encore, comme toutes les autres méthodes ou stratégie, je pense que l’Analyse Contrarienne a un certain intérêt. Cependant aussi comme tout le reste, il ne s’agit pas d’en faire un modèle. Bref, à garder sous le coude.

Liens sur L’Analyse Contrarienne

Getting A Fix On The VIX

Against the Tide:Contrarian Picks for When the Market Turns

When bad news is good news for bulls

Market Sentiment

Peut-on Croire les Analystes ?

Je reproduis ci-dessous une interview faite en Octobre 2000 avec un analyste financier. Coup de pub mérité pour les analystes… Je ne sais pas si cette personne travaille encore à Global Equities ou a-t-elle changé de nom… Rappelons que les Analystes travaillent pour leurs Clients – qui payent des frais elevés – et pas pour le Grand Public – qui ne payent rien, si ce n’est les pots cassés à lire leurs sottises.

Bien évidemment, Droit de Réponse ouvert aux Analystes…

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Le 14/10/2000 à 06:00

Les investisseurs vont pouvoir être plus sélectifs

Trois questions à Laurent Balcon, analyste à Global Equities.

• Le dernier profit warning de l’américain Lucent est motivé par les résultats décevants de son activité optique. Est-ce déjà le début de la fin pour le secteur ?

« Pas du tout. Effectivement, le résultat de Lucent dans les équipements de transmission optique est catastrophique: -5% sur ce trimestre alors que ce marché croit de 60%. Mais cet échec concerne uniquement Lucent qui a raté un saut technologique. Le marché reste extrêmement porteur et les difficultés de Lucent sont une bonne nouvelle pour ses principaux concurrents, Alcatel et Nortel. Ce dernier affiche un taux de croissance de 150% sur le métier de la transmission ».

• Comment expliquer le succès boursier des valeurs optiques ?

« Les investisseurs se sont précipités sur les sociétés du secteur parce que le marché est en forte croissance, poussé par la croissance du trafic Internet. A ces promesses de fortes activités, s’ajoute la relative pénurie de valeurs cotées. Mais de nouvelles sociétés s’introduisent et les investisseurs vont pouvoir être plus sélectifs et s’intéresser à la qualité des entreprises et de leurs produits. »

• Quels sont vos favoris ?

« Les marchés aiment brûler ceux qu’ils ont adoré. Aussi, je pense que le niveau atteint par Highwave Optical est trop élevé et l’on assiste déjà à une correction sur cette valeur. Je crois beaucoup à Alcatel Optronics pour un fond de portefeuille. Cette valeur ne comporte aucun risque compte tenu de l’énorme potentiel de croissance des composants optiques. La fourchette de prix annoncée comporte une décote attractive. Je suis également très positif sur la future IPO de Lucent Microelectronics qui devrait avoir lieu durant le 1er trimestre 2001 sur le Nasdaq. A suivre aussi, le projet d’introduction d’OMM (composants optiques) sur le marché américain des valeurs technologiques. A Paris, parmi les sociétés connexes à l’optique, nous restons très favorables à Egide avec un objectif de cours de 700 euros. Enfin, Alcatel devrait profiter à plein du boom optique dans les années à venir. Nous situons le titre à 88 euros à court terme. »

Bourse, les Chemins de la Ruine

Vous placez en Bourse, et vous vous reconnaissez ci-dessous?

Vous êtes mal barrés!

– Vous oubliez que c’est le marché le plus difficile du monde.

– Vous pensez que les autres ne sont pas là pour faire des bénéfices.

– Vous pensez qu’il suffit d’être intelligent.

– Vous pensez que c’est facile.

– Vous utilisez la même tactique et regarder les mêmes indicateurs sans vous occupez de savoir si le marché est dans une tendance, une zone de congestion ou s’il est en train d’effectuer un retournement de tendance.

– Vous déplacez vos ordres stop limite de perte lorsque le marché est contre vous car vous vivez dans l’espoir d’un retournement.

– Vous choisissez de vous spécialiser sur un petit nombre de marchés et opérez en permanence sur ces marchés ?

– Si vous utilisez les graphes, ceux-ci doivent être sophistiqués avec 5 moyennes mobiles et 7 indicateurs. Le seul problème est que vous ne voyez plus les cours.

– Vous êtes un chartiste, mais vous ne l’êtes plus quand une information importante est révélée.

– Vous opérez sur votre propre feeling, pas ceux du marché. Considérez que les autres sont de vieilles dames hystériques et développez un goût prononcé pour les positions contre une tendance intacte.

– Peut-être est-ce parce que vous ne considérez jamais ce qu’est en fait « une tendance intacte ».

– Ou c’est parce que vous pensez que vous savez déjà jusqu’où la tendance se prolongera?

– Vous soldez les investissements à long terme au bout d’une semaine car ils ont été rentables.

– Et vous maintenez les investissements à court terme s’ils produisent des pertes en les renommant « investissements à long terme ».

– Ou vous utilisez des constructions en pyramides inversées plutôt lorsque les choses vont bien et dans une tendance baissière vous achetez des titres pour améliorer la moyenne.

Extraits de « psychologie des marchés financiers » de Lars TVEDE

La Finance Comportementale ou la Psychologie de l’Investisseur

Investir ne relève pas d’une décision purement rationnelle, basée sur la seule analyse des fondamentaux que sont les taux, les bénéfices ou l’évolution du marché. Les analystes sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à admettre l’influence de facteurs irrationnels, comme l’excès de confiance, le mimétisme, les erreurs de perception, sur la formation des cours de bourse. Autant d’irrationalités qu’étudie la Finance comportementale.

En avril 1997, le Financial Times organisait un concours. Il s’agissait d’un simple jeu de chiffres. Les lecteurs devaient choisir un chiffre compris entre 0 et 100. Le gagnant était celui dont le chiffre se rapprochait le plus d’un chiffre égal à deux tiers de la moyenne des chiffres choisis. Un exemple: supposons que cinq participants choisissent respectivement les chiffres 10, 20, 30, 40 et 50. La moyenne est 30. Deux tiers de 30 égale 20. Le participant qui a choisi le chiffre 20 a donc gagné. Si vous raisonez logiquement, vous partirez du principe que la moyenne de cent chiffres choisis au hasard entre 0 et 100, est 50. Et que deux tiers de 50, c’est 33. Mais est-ce cela que vous allez répondre? Non, parce que vous vous direz que les autres participants auront fait le même calcul, avec le même résultat.

Donc, vous choisirez 22, c.-à-d. deux tiers de 33. Mais les autres feront la même déduction… ce qui nous amène à 15. Et ainsi de suite, jusqu’à ce que vous arriviez à 1 comme meilleur choix. Du moins dans l’hypothèse où tout le monde raisonne de la même manière. Ce qui ne semble pas être le cas dans un groupe moyen (même s’il s’agit de lecteurs du Financial Times): le chiffre gagnant s’avéra en effet être le 13!

ERREUR RATIONNELLE. Ce petit jeu illustre assez bien la réalité du marché,estiment les défenseurs de la théorie comportementale. Comme tous les investisseurs n’ont pas la même logique, les cours de bourse sont, en pratique, différents de ceux que produirait, en théorie, un processus décisionnel « exact ». Que vous soyez investisseur ou analyste, voilà une réalité dont il vaut mieux tenir compte.